Coupe d’Afrique des Nations à la Guillotière : la police se défoule

Coupe d’Afrique des Nations : Ce n’est pas à cause des supporters algériens que nous nous cachons derrières nos fenêtres.

Depuis quelques jours les réseaux sociaux et la presse locale s’enflamment suite aux deux victoires consécutives de l’Algérie en Coupe d’Afrique des Nations ces Jeudi 11 et Dimanche 14 Juillet. Les habitant.es de la Guillotière seraient terré.es chez eux « cachés derrière leurs fenêtres » dixit le Progrès qui affiche en une « Le ras-le-bol des riverains » avec un témoignage d’un habitant de Saint Genis Laval à la clé. Si certes ces deux soirées ont été marquées par des débordements (bien moindre que ceux engendrés par la victoire de la France en coupe du monde l’année dernière), nous sommes plusieurs habitant.es du quartier à vouloir apporter quelques précisions sur le pourquoi « nous nous cachons derrière nos fenêtres ».

Témoignages de riverain.es et d’habitant.es de la Guillotière :

« Résident au 4eme étage, rue des Trois rois, j’ai d’abord cru à un incendie quand les gaz lacrymogènes sont rentrés dans mon appartement ».

« Jeudi 11 Juillet les odeurs de gaz Lacrymogène ont envahi jusqu’au moindre recoin du restaurant : salle, cuisines et même toilettes, malgré les portes et fenêtres fermées. Nous avons dut plier la terrasse plus d’une heure et demi plus tôt puisque la police visait avec leurs armes les quelques personnes encore attablées. A peine quelques minutes avant quelques 200 supporters survoltés étaient passés devant cette même terrasse sans qu’aucun incident ne soit à déplorer. »

« Dimanche aux alentours de minuit, loin du centre de la Guillotière, les bruits de pétards et de klaxons sont de plus en plus lointains par contre toujours impossible d’ouvrir les fenêtres à cause des gaz lacrymogènes. »

« Jeudi dernier alors que je rentrais chez moi rue Paul Bert vers 23h30, il restait très peu de monde dans la rue, mais un équipage de la BAC à surgit du passage Moncet en criant dégagez, rentrez chez vous et vu que je ne voulais pas courir pour rentrer chez moi je me suis pris plusieurs coups de matraque télescopique et une pluie d’insultes, je rentrais juste chez moi. »

« Rue Pasteur, un couple d’amis et leurs enfants ont eu la mauvaise idée de laisser les fenêtres ouvertes à cause de la chaleur, réveillés en pleine nuit à cause des gaz lacrymogènes, évidemment impossible d’aérer… »

Comme souvent à la Guillotière lorsque la police intervient elle ne fait pas dans le discernement, gazant et blessant indistinctement fêtards, riverains, familles et passants. Pas étonnant par la suite que les débordements s’élargissent et prennent de plus en plus d’ampleur. Rejeter la faute sur les « supporters algériens » ne fait que diviser et monter les uns contre les autres les habitant.e.s du quartier, restons solidaires.