Film : La stratégie de l’escargot, 1993 [Bogota]

« Colombie. Un groupe de locataires d’un vieil immeuble à Bogota sont confrontés à une expulsion imminente. Ils n’ont plus que 10 jours pour quitté les lieux.
Face à la situation, Jacinto, un vieil anarchiste espagnol exilé et machiniste de théâtre, propose une ingénieuse et originale alternative : la Stratégie de l’Escargot. Autrement dit, comment appliquer aux bipèdes l’essence même du gastéropode… »

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Docu : La gentrification d’Amsterdam, 2017

« Les grandes villes du monde comme Amsterdam sont devenues un pôle d’attraction pour les nouveaux arrivants, les touristes, les expatriés et les nomades avec ordinateurs portables. La pression augmente également dans notre capitale Amsterdam qui devient de plus en plus gentrifiée. Au cours des quinze prochaines années, Amsterdam doit atteindre le nombre magique de 1 million d’habitants. Amsterdam va-t-elle suivre Londres ou Paris, où la classe moyenne disparaît et où la gentrification est la règle? Quel est l’impact de la gentrification sur la ville d’Amsterdam et y a-t-il quelque chose à faire contre cela?

Pendant la crise du crédit, les travaux de construction dans les villes ont été insuffisants, ce qui fait que la pression sur le marché du logement est énorme et qu’une bulle menace. Les habitants n’ont plus l’idée que le centre-ville leur appartient: il est devenu quelque chose qui tient plus d’un Disneyland pour adultes. Et cela vaut autant pour le centre-ville que pour les vieux quartiers décentralisés, qui deviennent des objets de prédilection pour les investisseurs. De plus en plus de citadins se sentent exclus. Mais il n’y a guère de place pour les nombreux nouveaux résidents.

Les super-appartements de luxe qui sont actuellement construits autour du centre d’Amsterdam et sur les rives de la rivière Amstel et de l’île d’IJ illustrent à quel point le centre est trop cher pour que la plupart des gens puissent y vivre. Cela crée un effet de lit d’eau pour les quartiers environnants.

L’Indische Buurt est un de ces quartiers où le changement de la ville est clairement visible. Là où, par exemple, la Javastraat il y a sept ans était une rue mal fréquentée où les magasins de téléphones et les pratiques criminelles étaient clairement à la vue de tous, s’est transformée en une rue branchée et tendance d’Amsterdam. Mis à part quelques magasins de légumes, cette rue est complètement gentrifiée.

Les résidents, les détaillants, les promoteurs immobiliers et les urbanistes analysent ce que la pression sur la ville signifie dans la pratique. Le prix moyen du mètre carré pour une maison occupée par le propriétaire approche les 5 000 euros et dans le secteur locatif gratuit, des montants de 1 500 euros pour un appartement sont tout à fait normaux. De plus, la liste d’attente pour le logement social loué est énorme. Les familles de la classe moyenne sont chassées hors des villes et à la place règnent les expatriés, les touristes et les étudiants. La ville sera-t-elle encore attractive et vivable d’ci dix ans ou bien sera-t-elle devenue une sorte de décor instagram et au mieux une machine à profits pour promoteurs immobiliers? Pouvons-nous encore sauver l’âme de la ville? Qui possède la ville du futur? »

Film : Blindspotting, 2018 [Oakland]

« Encore trois jours pour que la liberté conditionnelle de Collin prenne fin. En attendant de retrouver une vie normale, il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine gentrification.
Mais alors que Collin essaie de se tenir à carreau, Miles, lui, est de plus en plus imprévisible et agressif envers les hipsters et autres bobos qui « polluent son quartier ».
Lorsque Collin est témoin d’une bavure policière, c’est un véritable électrochoc qui va le forcer à se remettre en question…

Derrière une façade « cool & fun », un très beau portrait d’Oakland et un film très sérieux qui attaque clairement la gentrification, le racisme et les violences policières…

Pour anecdote, le scénario a été écrit par les deux acteurs principaux qui habitent Oakland… »

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Docu : Derniers jours à Shibati, 2017 [Chine]

« Dans la plus grande ville chinoise de Chongqing, le dernier des vieux quartiers, Shibati, va être démoli et ses habitants délogés. Le cinéaste se lie d’amitié avec un enfant et une vieille dame, derniers témoins d’un monde bientôt disparu. Comme tant d’autres, ils doivent partir vers l’une des milliers de tours anonymes de la banlieue lointaine…

Filmé sur un an et sans aucune voix off, ce documentaire dénonce très clairement les dégâts de la gentrification ! »

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Docu : Push, Chassés des villes, 2020 [Monde]

« Les grandes métropoles deviennent peu à peu le territoire exclusif des riches. Dans le sillage de Leilani Farha, rapporteuse spéciale de l’ONU sur le logement convenable, une enquête sur un phénomène mondial qui s’amplifie.

De Londres à New York en passant par Berlin, Valparaíso ou Uppsala, de plus en plus d’habitants des grandes villes, locataires à faibles revenus ou petits commerçants, voient leur loyer flamber ou leurs baux résiliés. En cause, la gentrification galopante qui transforme en un tour de main des quartiers défavorisés en enclaves embourgeoisées, mais aussi – et surtout – la prédation des grands investisseurs. Rasant des immeubles vétustes, ces derniers font sortir de terre des ensembles de standing, que les anciens occupants n’ont plus les moyens d’habiter, tandis que ces opérations immobilières  assurent à leurs promoteurs de juteux retours sur investissement.

Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable, Leilani Farha, que le cinéaste a suivie pour ce film, parcourt la planète afin d’enquêter – et d’alerter – sur cette crise à bas bruit qui met à mal le droit au logement. Cette avocate de formation, originaire d’Ottawa, souligne par exemple qu’en trente ans, dans le grand Toronto, les prix de l’immobilier ont grimpé de 425 % en moyenne, tandis que le revenu familial moyen n’a augmenté que de 133 %. Ce phénomène mondial, loin de connaître une pause, s’amplifie. Une enquête alarmante sur la manière dont le système financier alimente l’explosion des loyers, responsable de l’expulsion de citadins modestes des grands centres urbains. »

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Docu : Defend the Block, Fighting Back Against Gentrification, 2018 [Montréal, San Francisco, Berlin]

« La gentrification, comme toutes les facettes du capitalisme, est souvent présentée à ses victimes comme un processus naturel. Entouré de la logique du progrès et affiné par des euphémismes comme « revitalisation des quartiers » ou « rénovation urbaine », le déplacement violent qu’il entraîne dans son sillage est soigneusement dissimulé sous le couvert des forces du marché, des changements d’urbanisme, des consultations publiques et des campagnes de marketing tape-à-l’œil. Mais ceux qui ont senti la force de la « main invisible » les arracher à leur communauté et les pousser hors de chez eux ne sont pas si facilement dupes.

L’illusion que la gentrification est une réalité naturelle, voire inévitable, est brisée lorsque les gens décident de prendre position et de se défendre. Les attaques visant les agents en première ligne de la gentrification obligent les gens à prendre parti. Souvent, le sentiment de clarté qui en résulte peut percer l’écran de fumée de l’inclusion et de la paix sociale que les États et les capitalistes utilisent pour nous bercer en nous faisant croire que nos communautés ne sont rien d’autre que des sites potentiels d’investissement. Ils nous rappellent que nos quartiers ont un pouls, et qu’ils sont des territoires physiques dont l’avenir peut être contesté, et finalement façonné, par les personnes qui y vivent.

Dans cet épisode de Trouble, le second d’une série de deux épisodes sur la gentrification, SubMedia s’entretient avec des camarades de Montréal, de San Francisco et de Berlin pour voir comment les habitants de ces villes se défendent contre les attaques des promoteurs, des spéculateurs immobiliers et de l’industrie technologique contre leurs communautés. »

(sous-titres disponibles en français)

 

Docu : There Goes the Neighbourhood, Gentrification as Class Warfare, 2018 [Toronto, Nouvelle-Orléans, Istanbul]

« Dans les villes du monde entier, les environnements urbains établis sont transformés selon les diktats du capital. La gentrification détruit le tissu social des quartiers ouvriers et racialisés, déplaçant les résidents de longue date pour faire place à une nouvelle classe de professionnels ascendants, souvent blancs, qui considèrent souvent la riche histoire locale des espaces où ils s’installent comme un attrait de marque kitsch. Le choc culturel qui se produit entre les membres de la communauté établie et ces nouveaux arrivants est souvent considéré comme la première ligne des luttes autour de l’embourgeoisement ; une querelle entre les clients d’un magasin de rôti local et ceux d’un nouveau pub de bière artisanale ; ou une bataille entre les copropriétaires de NIMBY et les bénéficiaires d’une agence locale de services sociaux.

Mais si cette tension est bien réelle, elle n’est que la partie émergée de l’iceberg. La gentrification est un processus systématique, facilité par les gouvernements nationaux, régionaux et locaux et financé par d’énormes institutions financières gérant des portefeuilles de plusieurs milliards de dollars. C’est une lutte des classes qui se joue dans l’espace physique, avec toutes les complexités et les contradictions que cela implique.

Dans cet épisode de Trouble, le premier d’une série en deux parties, SubMedia analyse la gentrification en tant que processus de développement urbain capitaliste, en regardant de plus près comment elle se déroule dans trois mégapoles : Toronto, la Nouvelle-Orléans et Istanbul. »

(sous-titres disponibles en français)

Docu : Quartiers sous tension, de Carole Laganière [Montréal]

« Comme bien d’autres villes nord-américaines et européennes, Montréal fait face à la transformation sociale et économique qu’on nomme embourgeoisement. Un phénomène complexe où tout n’est pas toujours noir ou blanc.

Il y a ces locataires moins fortunés qui se voient expulsés de leurs logements des quartiers centraux, souvent de manière frauduleuse. Il y a ces hommes et ces femmes qui se battent pour que leur quartier ne devienne pas un nouveau Plateau-Mont-Royal, déjà largement embourgeoisé. Mais il y a aussi ceux qui considèrent le phénomène sous son angle positif, qui parlent de revitalisation de quartiers à l’abandon.

Et il y a ces jeunes entrepreneurs qui sont victimes de vandalisme et ne comprennent pas pourquoi on s’en prend à leur commerce. En allant à la rencontre de Montréalais qui vivent l’embourgeoisement, qui la subissent ou qui en sont les acteurs, Quartiers sous tension vise à dégager le visage humain du centre de Montréal et à mesurer les répercussions de ces changements sur ses habitants. Une manière de marquer autrement le 375e anniversaire de notre ville. »