Docu : La gentrification d’Amsterdam, 2017

« Les grandes villes du monde comme Amsterdam sont devenues un pôle d’attraction pour les nouveaux arrivants, les touristes, les expatriés et les nomades avec ordinateurs portables. La pression augmente également dans notre capitale Amsterdam qui devient de plus en plus gentrifiée. Au cours des quinze prochaines années, Amsterdam doit atteindre le nombre magique de 1 million d’habitants. Amsterdam va-t-elle suivre Londres ou Paris, où la classe moyenne disparaît et où la gentrification est la règle? Quel est l’impact de la gentrification sur la ville d’Amsterdam et y a-t-il quelque chose à faire contre cela?

Pendant la crise du crédit, les travaux de construction dans les villes ont été insuffisants, ce qui fait que la pression sur le marché du logement est énorme et qu’une bulle menace. Les habitants n’ont plus l’idée que le centre-ville leur appartient: il est devenu quelque chose qui tient plus d’un Disneyland pour adultes. Et cela vaut autant pour le centre-ville que pour les vieux quartiers décentralisés, qui deviennent des objets de prédilection pour les investisseurs. De plus en plus de citadins se sentent exclus. Mais il n’y a guère de place pour les nombreux nouveaux résidents.

Les super-appartements de luxe qui sont actuellement construits autour du centre d’Amsterdam et sur les rives de la rivière Amstel et de l’île d’IJ illustrent à quel point le centre est trop cher pour que la plupart des gens puissent y vivre. Cela crée un effet de lit d’eau pour les quartiers environnants.

L’Indische Buurt est un de ces quartiers où le changement de la ville est clairement visible. Là où, par exemple, la Javastraat il y a sept ans était une rue mal fréquentée où les magasins de téléphones et les pratiques criminelles étaient clairement à la vue de tous, s’est transformée en une rue branchée et tendance d’Amsterdam. Mis à part quelques magasins de légumes, cette rue est complètement gentrifiée.

Les résidents, les détaillants, les promoteurs immobiliers et les urbanistes analysent ce que la pression sur la ville signifie dans la pratique. Le prix moyen du mètre carré pour une maison occupée par le propriétaire approche les 5 000 euros et dans le secteur locatif gratuit, des montants de 1 500 euros pour un appartement sont tout à fait normaux. De plus, la liste d’attente pour le logement social loué est énorme. Les familles de la classe moyenne sont chassées hors des villes et à la place règnent les expatriés, les touristes et les étudiants. La ville sera-t-elle encore attractive et vivable d’ci dix ans ou bien sera-t-elle devenue une sorte de décor instagram et au mieux une machine à profits pour promoteurs immobiliers? Pouvons-nous encore sauver l’âme de la ville? Qui possède la ville du futur? »